Revue de presse du lundi 24 janvier 2022
Dernière modification : 20 octobre 2024
Organisation
Sur France Culture Catherine Malabou dans une interview avec Guillaume Erner nous expose les grandes lignes de son dernier livre “Au voleur ! Anarchisme et philosophie”.
Catherine Malabou présente les différentes facettes de l’anarchisme, qu’il soit anarcho-capitalisme, anarchisme d’éveil ainsi que les nouvelles configurations anarchistes mettant toujours l’accent sur l’auto-organisation et le rejet de toute forme de centralisme.
Son ouvrage étudie les racines philosophiques de l’anarchisme tel qu’initialement défini par Pierre-Joseph Proudhon
L’anarchisme c’est l’ordre moins le pouvoir
et continue son étude par les nouveaux mouvements emprunts d’anarchisme, sans pour autant s’en revendiquer directement.
Agilité
La conférence de Woody Zuill intitulée Turn Up The Good tente de déterminer les facteurs ou conditions permettant à une/des équipe(s) de s’améliorer, de créer de nouvelles façon de travailler ou de s’organiser.
Le point de départ est une réflexion sur les conditions qui ont permis l’émergence du mob programming au sein de ses équipes. Il tente ainsi de dégager quelques pistes permettant l’émergence de ce type de découverte (nouvelle forme organisation).
Il site rapidement Robert Henri, peintre réaliste américain du début du XXème siécle, pour illustrer le cadre qu’il cherche à mettre en place
The object isn’t to make art, it’s to be in that wonderful state which makes art inevitable.
–Robert Henri.
Comprendre ce concept, c’est mettre en place un cadre où de belles et grandes choses peuvent survenir !
Il propose d’être attentif aux “signaux” positifs afin de les amplifier (Turn up the good), il suggère pour cela de mener une rétrospective par jour. Woody poursuit en proposant d’autres pistes…
Rétrospective
Les carnets de Philo de Géraldine Mosna-Savoye, c’est court (3’) et inspirant. Celui qu’elle consacre à L’inconvénient des bilans de fin d’année est l’occasion pour nous de s’interroger sur ce qui différencie un bilan — ou point ou débrief en langage moderne — d’une rétrospective.
Comment faire en sorte que cette dernière ne soit pas aussi une
sorte de retour vers le futur de la culpabilité
Afin d’éviter d’en arriver à ce que
tout le monde les redoute et personne n’en sort vraiment heureux.
GreenIT
Nicolas nous avait offert une place sur le blog de Teammood avec Radical Agility, or How To Consider Social And Ecology With Agility avec un article élaboré à partir d’interviews sur les acteurs de l’agilité radicale.
Il vient de publier une interview du fondateur de Webvert : Decarbonizing the web. Elle est édifiante sur les marges de progression. Bien sûr, il applique la décarbonisation au site Teammood. Pour notre site Agile Radical, ça doit pas être trop mal avec nos pages statiques Hugo, mais on va quand même faire le test.
Comme on va très bientôt changer de thème, cela pourrait être un critère de choix.
Limites systémiques
Pour poursuivre sur la thème de la décarbonisation, le tout récent article de BonPote est consacré aux pollutions chimiques, entre autres limites de nos conditions de vie sur Terre.
L’exposé, toujours aussi instructif et brillant de clarté, traite de la nécessaire mais insuffisante prise de conscience individuelle et collective de la gravité du problème par le franchissement explicite de cette 5ème limite planétaire parmi les 9 identifiées.
Mais le titre complété par “et tout le monde s’en fout” nous évoque une certaine exaspération (partagée) sur la difficulté que nous aurions à relier la connaissance scientifique ainsi vulgarisée à notre portée de professionnel ou citoyen, pour trouver des solutions et faire revenir notre écosystème dans les clous.
Les questions d’alignement, d’impact et de changement sont centrales dans l’agilité. Aussi nous sommes revenu porter un regard sur l’article de Pablo Pernot Ceci n’est pas du scrum, pour y voir une tentative d’expliciter la direction et les limites de notre agilité, une invitation à respecter les fondamentaux plus que d’appliquer les basiques.
Une réflexion que nous partageons à l’issue de ces 2 articles:
si les solutions ne nous paraissent pas évidentes, c’est probablement qu’elles nous appartiennent.
Climat
Pauline Roy aurait pu mettre 17 dans le titre de son livre. Mettre un chiffre dans un titre, cela pourrait être, d’après un article d’Allan Kelly, une façon de vendre plus de livres.
Mais elle l’a simplement titré Déconstruire les idées reçues sur le réchauffement climatique.
Un livre illustré par Marion Jouffroy et publié aux éditions Le Belvédère. Les illustrations apportent une touche de légèreté à la gravité de la situation.
Le choix des 17 idées reçues est très pertinent, c’est ce qu’on peut entendre dans les repas de famille ou les groupes, par exemple :
- C’est aux pouvoirs publics et aux entreprises d’agir, pas aux gens.
- Les solutions sont avant tout techniques…
La 17e nous interpelle sur le sujet sensible des chiffres (sujet de débat pour l’agilité en général et l’agilité radicale en particulier) :
- Il est inutile de culpabiliser les gens et de les assommer avec des chiffres pour qu’il agissent.
Vous l’aurez compris, l’auteure déconstruit ces idées reçues : les gens doivent agir, les solutions ne seront pas techniques, des repères chiffrés sont utiles (en annexe, on trouve un outil pour estimer son empreinte carbone individuelle).
En conclusion, un livre très bien documenté sur le sujet des émissions de gaz à effet de serre, que l’auteure maîtrise parfaitement.