Le télétravail
Dernière modification : 24 juin 2024
Bon nombre d’entreprises refusaient —ou pour le moins étaient assez timides— la pratique du télétravail pour de multiples raisons :
- c’est compliqué,
- ce n’est pas possible dans notre contexte,
- nous allons perdre le contact avec nos employés…
Avec le confinement, le télétravail s’est d’un coup imposé à toutes les entreprises, même les réticentes, faisant voler en éclat ces arguments en démontrant que le télétravail est tout à fait possible plus particulièrement dans les activités de l’IT, de l’assurance, du bancaire…
Voici l’expérience d’Anthony
L’équipe dans laquelle je suis est chargée de développer des produits à partir de prototypes ayant démontré leurs valeurs métier dans le domaine du retail.
L’équipe était composée (avant confinement) de cinq développeurs/devops.
En tant qu’équipe agile, nous avons adapté une partie de nos pratiques afin de pas affaiblir nos valeurs et principes.
En nous poussant hors de notre zone de confort, le confinement nous offre une opportunité d’explorer et d’expérimenter de nouvelles formes de collaboration ou plus simplement de nouvelles pratiques.
Ateliers de design
La première pratique que nous avons adaptée au sein de notre équipe concerne les ateliers de design ou de conception pour lesquels nous faisions un usage intensif de tableaux blancs.
Comment retrouver cette réflexion d’équipe autour d’une problématique ?
Nous avons alors expérimenté le travail collectif autour de tableaux blancs virtuels ; ce n’est certes pas immédiat mais les outils sont finalement bien conçus et permettent à tous de participer.
Ils ont même quelques avantages :
- les schémas sont bien plus propres,
- plus besoin de photos pour en conserver une trace,
- il est plus facile aux personnes introverties de participer,
- moins de dérangements au sein de l’open space.
Adapter le daily, faut-il réellement en parler ?
Le passage du dashboard physique au dashboard virtuel s’est également déroulé sans difficulté car là aussi, depuis longtemps, de nombreux outils existent.
Pair et mob programming
Un autre élément auquel nous tenons est ce que l’approche eXtrem Programming nomme Collective Code Ownership (https://wiki.c2.com/?CollectiveCodeOwnership).
La base de code est un bien commun, il n’y a donc pas d’appropriation d’une partie du code (ou plus) par un développeur.
Le pair programming et plus encore le mob programming sont de bons outils pour développer ce sentiment de bien commun.
Cela réduit également les îlots de connaissance (sa fragmentation).
Nous avions déjà une pratique du pair programming assez forte avant le confinement et nous l’avions déjà expérimenté dans une configuration de télétravail. Bon nombre d’outils et de workflow existent pour mener à bien cette pratique à distance.
Nous avions testé avant le confinement l’usage ces outils :
Visual Studio avec l’outil Live Share ou IDEA/Pycharm (Intellij) avec le plugin floobits
Ces deux configurations tentent à reproduire l’intéractivité proposé par un ordinateur disposant de deux claviers, deux souris et deux écrans, ce dispositif est assez proche du workflow in situ (deux développeurs sur un même espace physique) cependant les IDE étendu par les plugin de partage de code offrent un peu trop de liberté. Il est possible que les deux développeurs ne regardent pas la même partie de code.
Environnement commun composé d’une machine virtuelle (linux) partagée par le protocole NX3 (x2go)
Nous avons également utilisé un autre workflow constitué d’un environnement commun composé d’une machine virtuelle (linux) partagée par le protocole NX3 (x2go), ce workflow est assez efficient car il est basé sur une unique machine partagée par les deux développeurs.
Il est très proche du workflow physique constitué d’un ordinateur réel disposant de deux écrans et deux claviers/souris. Nous utilisons encore ce workflow notamment lorsqu’un développeur ne dispose pas d’un ordinateur suffisamment puissant pour travailler confortablement tout en ayant la visio-conférence active.
Nous avons effectivement découvert que le télé-travail nécessité de disposer de poste assez puissant en CPU et RAM, l’encodage/décodage du flux vidéo étant notablement consommateur de ressources.
Workflow proposé par Simon Harrer & Johen Chris
Il consiste à partager son écran à tour de rôle.
Le driver partage donc son écran via l’application de vidéo-conférence lorsque le temps de la rotation arrive à son terme. le driver pousse alors le code produit vers un dépôt central, par exemple github/gitlab. Le navigateur récupère le code et il passe driver en partageant son écran.
Les avantages de ce workflow sont : la garantie que navigateur et driver regardent la même partie de code, le navigateur est lecture uniquement il ne peut pas prendre la main sur l’IDE, chacun conserver son propre environnement de travail personnalisé (raccourcis, alias…).
Nous utilisons couramment ce workflow.
Nous l’utilisons également pour pratiquer le mob programming à distance comme le préconise : Simon Harrer https://twitter.com/simonharrer et Johen Chris https://twitter.com/jochen_christ
Nous avons ajusté à la hausse notre temps de rotation en raison du temps de synchronisation avec le repo de code centralisé.
Bénéfices du télétravail
Symétrie
Dans une configuration symétrique, le télétravail fonctionne fort bien pour une équipe agile.
En étant tous en télétravail nous disposons tous du même niveau d’information et des mêmes outils cela établit de fait un équilibre. Lorsque nous étions dans une configuration où un ou deux développeurs télétravaillant, nous avions alors constaté un rapide “décrochage” de la part de ceux-ci dû à la perte d’information (tout ce qui peut se produire in situ et non accessible au développeur restant chez lui, par exemple un atelier de co-design déclenché par un membre de l’équipe).
Moins de perturbations
Autre avantage au télétravail il est moins perturbateur pour les autres équipes devant partager l’open space avec une équipe agile, en effet une équipe agile est assez éloquente tant au standup qu’en mob ou pair-programming et durant les ateliers.
Moins de déplacements
Par ailleurs, le télétravail nous permet d’éviter les déplacements, souvent sources de stress et de fatigues et c’est d’autant moins de CO2 émis (calculer vos émissions de carbone de vos trajets).
C’est pour la plupart d’entre nous un gain en qualité de vie, pouvoir être présent et disponible au sein de sa famille tout en télétravaillant.
Un rapide sondage montre (à l’unanimité) que dans l’équipe nous préférerions conserver ce mode de fonctionnement, c’est-à-dire être la majeure partie de notre temps en télétravail et choisir les moments où nous souhaitons nous rencontrer (fêter les victoires, partager un repas d’équipe, réaliser une bonne rétrospective…)
Reste aux entreprises à doter leurs employés de moyens adéquats pour un télé-travail de qualité (comme d’habitude, Google l’a déjà fait, en proposant une allocation de travail à domicile )